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24 avril 2010 6 24 /04 /avril /2010 10:47

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Parce que je ne me lasse jamais de revenir sur les films qui m'ont marqué, voilà chers lecteurs que je vous un nouveau retour personnel dans la passé, et ce coup-ci nous sommes en l'an de grâce 1999. L'état d'esprit reste le même : pas question de vous faire une liste des « immanquables », des « incontournables », des « honte à toi si tu ne connais et tu n'aimes pas »… Ici, encore est toujours, je vous propose un classement tout ce qu'il y a de plus subjectif, fait avec pour seule rigueur d'être le plus sincère et le plus honnête vis-à-vis de vous. Bien évidemment, vous ne serez pas d'accord avec tout, mais si malgré tout cet article peut vous donner des idées de découvertes, alors il aura rempli sa mission. Donc, trêve de bavardages : je vous laisse à la découverte de mon listing, avec pour seule précision celle qui consiste à rappeler que ce classement a été fait en fonction des sorties France et non en fonction des années de production. C'est juste pour éviter de me mélanger les pinceaux avec les classements précédents que je l'ai fait, j'espère que cela ne vous gênera pas trop.

 

 

 

 

Top 10

 

 

1.  Ghost Dog, la voie du samouraï

 

Dans mon cœur cela ne fait aucun doute : s'il fallait choisir LE film de cette année 1999, ce serait bien ce Ghost Dog, la voie du samouraï. Alors je me doute bien que de nombreux cinéphiles – et notamment parmi eux de très bons amis – lui auraient largement préféré l'un des films qui vont suivre dans ce classement… Mais c'est aussi pour cela que je vous rabâche à chaque début d'article que j'aime faire mes classements à l'affect : c'est parce qu'au-delà de toute argumentation artistique et sociologique, c'est ce Ghost Dog qui m'a le plus touché. Alors pourquoi lui ? Qu'a-t-il de si singulier ? Qu'a-t-il de si fort ce film de l'éclectique Jim Jarmusch ? Tout d'abord, il y a ce bon goût de reprendre à son compte un vieux Melville qui, déjà, m'avait beaucoup plus pour son style sec : un film avec Delon sobrement intitulé Le Samouraï. Mais Jarmusch n'a pas été étouffé par l'œuvre à laquelle il a voulu rendre hommage, car au contraire il a su se la réapproprier.

  

L'histoire du tueur à gage est restée. L'envie de traduire son quotidien dépouillé et méthodique aussi. Juste change les lieux, la population, l'atmosphère… Quartier populaire de la côte est, micmacs entre blacks et ritals, un peu de hip-hop et surtout quelques sentences issues du code des guerriers japonais d'antan. Or, tout le charme du film est là, dans sa capacité à lever progressivement une atmosphère où tout parvient à se côtoyer tant bien que mal dans une sorte d'apesanteur irréelle, souvent insolite, parfois absurde, mais renvoyant souvent à la nécessaire contemplation de chaque fragment de ce grand patchwork. Ainsi, telle ce Ghost Dog, chien un peu perdu, on prend le temps d'apprécier une simple virée nocturne, une glace dans un parc aux côtés d'une petite fille, ou bien tout simplement la compagnie de pigeons voyageurs ou d'un Haïtien qu'on ne comprend pas vraiment. Alors oui, Ghost Dog ne raconte pas grand-chose, mais pour ma part il fait ressentir beaucoup. Or, en cela, cette seule richesse de sensation peut constituer à elle seule un propos : un appel au renouvellement des points de vue, à la distanciation, à la contemplation… Bref, à mes yeux Ghost Dog est un appel artistique, un appel à la vie, tout simplement...…

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2.  Matrix

 J'avoue qu'il m'a été assez difficile de ne le mettre finalement qu'en deuxième position ce Matrix ! Malgré tout, je pense qu'on peut décemment considérer que, si le hasard du calendrier ne l'avait pas fait tomber la même année qu'un autre de mes grands coups de cœur (en l'occurrence Ghost Dog), il aurait sûrement et légitimement trôné sur la première place du podium. Car – oui ! – je n'ai pas honte de le dire (et pourquoi le devrais-je d'ailleurs ?), Matrix fait incontestablement partie de ces films qui ont marqué l'histoire du cinéma, qui ont marqué par la même occasion l'histoire de ma cinéphilie, et qui par conséquent peut être qualifié de chef d'œuvre sans qu'on ait à en rougir. Alors certes, c'est vrai qu'après ce premier opus, le phénomène Matrix s'est emballé au point de faire une sortie de piste avec deux suites : Reloaded et Revolutions. Depuis, beaucoup font l'amalgame entre cet opus d'un côté et ce kyste trilogique qui lui colle à la peau de l'autre, justifiant ainsi le fait que Matrix n'est qu'un trip identitaire de geeks, qui ne concerne que les geeks, et qui se limite en tout et pour tout qu'à une banale accumulation de références et d'effets visuels dont l'unique but était au final d'alimenter une culture repliée sur elle-même. Autant je pourrais me retrouver dans un tel point de vue concernant les deux suites de Matrix, autant je ne peux que m'insurger contre ceux qui enterrent un peu trop vite l'identité d'un premier opus ô combien révolutionnaire.

Keanu Reeves, Carrie-Anne Moss.   

Voyez Matrix, premier du nom ! …Ou revoyez-le pour ceux qui n'en gardent qu'un souvenir lointain afin de prendre conscience de la portée et de la richesse de ce film. Peut-être n'aurez vous que quelques rares souvenirs de cette étrange intrigue racontant l'histoire de quelques individus qui découvrent que leur quotidien n'est en fait qu'une réalité virtuelle programmée par un gigantesque ordinateur, la Matrice. Peut-être d'ailleurs que les seules images qui vous reviendront à l'esprit se limiteront seulement qu'à quelques effets visuels réussis et des grosses fusillades où les balles pleuvaient à foison (malgré tout, cela fait aussi partie du succès du film et avouons qu'à ce titre, il ne manque pas de rythme…) Mais rappelez-vous surtout que Matrix, c'est aussi et surtout un remarquable conte initiatique où le héros se doit de réquestionner sa réalité… notre réalité. Qu'est-ce que le réel ? Qu'est-ce que l'humain ? Ecouter les propos de Morpheus nous fait vite prendre conscience à quel point ces questions ne sont pas que de simples gadgets qui sont là pour faire genre, mais qu'il s'agit bien là des prémisses d'un univers mental que le film nous invite à construire en sa compagnie. En cela, Matrix peut même se targuer d'être de la véritable et de la grande science-fiction, dans la mesure où elle nous offre en permanence à reconsidérer notre monde et notre existence selon à un point de vue sans cesse renouvelé. En dire plus serait dévoiler l'intrigue, ce serait aussi me répéter tant je me suis déjà exprimé à ce sujet dans un précédent article... Alors je cesse d'écrire et laisse agir votre âme d'explorateur du septième art….

 

 

 

3.  Une histoire vraie

C'est peut dire que de la part de David Lynch – mônsieur univers torturés – cette Histoire vraie a de quoi surprendre. Pas d'histoire alambiquée ici, ni de personnages qui hanteront vos nuits, juste – et c'est le titre qui le dit mieux que tout le reste – une « histoire vraie ».  En effet, pour ce film, Lynch s'est seulement saisi d'un fait divers, celui d'un vieux papy ne pouvant plus trop marcher ni conduire, mais qui avait décidé de traverser plusieurs Etats des Etats-Unis en tondeuse pour retrouver son frère au seuil de la mort avec lequel il était pourtant en grippe depuis des années. Il est surprenant qu'un réalisateur qui a le passif de David Lynch s'intéresse à un tel sujet, aussi surprenant d'ailleurs que le résultat final….

  

Car, au final, que nous a pondu l'auteur d'Eraserhead ? …Ni plus ni moins qu'une fable humaniste. Malgré tout, c'est de sa simplicité et la pureté de sa démarche que cette Histoire vraie m'a touché. Pas de pathos, pas d'effet lacrymal… Juste le regard d'une vie. Cet étrange Road Movie sait se faire à la fois une remarquable déclaration d'amour à l'Amérique rurale mais aussi une très belle exploration de la condition humaine. Je crois qu'en fait c'est cela qui m'a le plus touché dans ce film : cette capacité a toucher sans effet destiné à toucher… juste des effets qui consiste à montrer, expliquer, ressentir… Or, effectivement, il me semble qu'il fallait bien un cinéaste du sensible comme David Lynch pour parvenir à un tel accomplissement.

 

 

 

UFD4.  La ligne rouge

Terrence Malick nous plante un film tous les six ou sept ans, mais on ne lui en veut pas quand on admire la qualité de ses films. Passé plus ou moins inaperçu lors de sa sortie au cinéma, car éclipsé par un Soldat Ryan qu'un magnat comme Spielberg a réussi à rendre comme incontournable, cette Ligne Rouge a subi une sorte de « c'est bon on s'est déjà tapé un film sur la Seconde guerre mondiale le dernier mois… » Quel malheur quand on remarque à quel point les deux points de vue diffèrent en tout point.

 

Ben Chaplin, John Cusack et Jim Caviezel. UFD Adrien Brody. UFD UFD

La Ligne rouge a quelque chose qui rappellerait presque la littérature d'André Malraux, tant ce film s'efforce de présenter la guerre comme une absurdité dénuée de sens et d'enjeux aux vues de la nature. Un aborigène croise ces G.I. venus combattre pour le contrôle de cette île qu'est Guadalcanal… et on se demande laquelle des deux présences est la plus insolite. Les soldats meurent sous des arbres magnifiques, l'explosion des bombes provoque l'envol de papillons multicolores, les tours de guets se font parmi les hautes herbes sous le soleil couchant… Le regard est neuf, introspectif… méditatif. Peut-être pourra-t-on reprocher à Malick de ne pas avoir su gérer son rythme, car parfois il sait faire d'un objectif militaire un point de repère autour duquel focaliser l'attention, puis sa disparition fugace nous fait parfois tomber dans un drôle de trou d'air. Du coup, peut-être peut-on ressortir habité de sentiments inégaux à la première vision, mais avec le temps les bons souvenirs vous reviennent à l'esprit et la deuxième vision n'est que du bonheur. Alors oui, malgré ces quelques défauts, ce film reste pour moi un remarquable chef d'œoeuvre…...

 

 

 

5.  Fight Club

Autre film qui a laissé des traces, ce Fight Club peut lui aussi se targuer d'être un film générationnel (…au point de lancer une mode fugace – et certes extrêmement minoritaire – de nounouilles qui se sont fait leur Fight Club a eux, pour dire…) J'avoue malgré tout que, après une première vision adolescente très plaisante, le souvenir que je me suis fait du film au fur et à mesure des années a commencé à décliner, le résumant à la simple expression ringarde d'un blase no future très ado/adu-lescent auquel s'était couplé quelques effets de réalisation à la mode. Et puis je l'ai revu… Et puis non – bien sûr que non ! – Fight Club ne se résume pas qu'à cela.

Edward Norton. Collection Christophe L. Jared Leto et Brad Pitt. Collection Christophe L. Brad Pitt. Collection Christophe L.

C'est vrai que cette histoire de mec un peu pommé dans son confort Ikea qui vire progressivement nihiliste a de quoi s'ancrer dans tous les stéréotypes d'une culture d'ado no future. Malgré tout, le talent de David Fincher est là. Certes, on n'est pas encore à un niveau de maîtrise et de retenue comme ce fut le cas pour Zodiac, mais on a quitté la réalisation tape-à-l'œil et démonstrative de Se7en, et à ce sujet, le bonhomme sait donner à cette plongée aux enfers la séduction nécessaire. Elle aurait pu être putassière, mais elle ne l'est pas, au contraire. La force de film, c'est qu'il sait rendre totalement obsolète les codes de la société matérialiste tout en sachant reconstituer une atmosphère dans laquelle le glissement du héros devient quelque chose de séducteur et dans laquelle on est prêt à le suivre, juste pour voir où ça le mène. Du cinéma comme cela, certains l'appellerait méprisamment du cinéma par procuration… Personnellement, face à des films comme ce Fight Club qui savent nous donner envie d'explorer un style de vie qui nous est étranger, je préfère parler de film initiatique, de film expérience, ou tout simplement d'œuvre d'art…

 

 

 

6.  L'antre de la folie

Pour ceux qui liront les commentaires par la suite, sachez-le : oui, j’avais oublié de mentionner cet Antre de la folie dans ce classement (merci à Alex de me l’avoir signalé) …Et oui, c’est un scandale ! Parce que voilà, je pense pouvoir le dire sans trop d’hésitation : je pense que cet Antre de la folie est mon Carpenter préféré, et presque de loin. Le pire, c’est que j’avais carrément fait un article au sujet de ce film lorsque celui-ci est enfin sorti en Blu-ray (c’était en octobre 2013) et je n’avais d’ailleurs pas manqué à cette occasion de dire à quel point je trouvais que ce film, non seulement était remarquablement efficace en terme d’épouvante, mais en plus et d’une intelligence et d’une subtilité rares par rapport à ce qu’il se décide d’entreprendre. Pour ceux qui veulent déjà en savoir sur ce que j’entends par là, je les invite à cliquer tout de suite vers ce fameux article, pour les autres, je vais m’efforcer de synthétiser mon idée dans le paragraphe suivant.

Alors certes, Carpenter, c’est un cinéaste qui flirte toujours allégrement avec la Série B, qui ne se prend pas la tête en alambiquant inutilement sa réalisation ou son scénario. Carpenter, c’est du clair, du net, du précis. Il y a un côté rustre et assez simple que j’aime bien dans ce cinéma seulement. Seulement voilà, avec cet Antre de la folie, Carpenter parvient malgré tout à faire de cette intrigue quelque-chose de très intelligent. D’abord, il est évident que cette histoire est une réponse de Carpenter à ses détracteurs de l’époque, qui lui reprochait de bâtir son succès à travers des films avilissants, mais en plus, il faut qu’en plus ce propos, au-delà d’être pertinent, est remarquablement mis en image et en son. Oui, l’Antre de la folie est un cinéma qui parle à l’esprit mais qui, surtout, sait prendre aux tripes. En cela il se pose en véritable expérience de cinéma qui, en plus, de par son côté très organique, passe encore très bien aujourd’hui, au regard de tous ces films numérisés. Vraiment pour moi ce film est une claque, un classique de 1999 auquel se risquer…  

 

 

 

 

7.  EXistenZ

Il avait essuyé de nombreuses critiques négatives à l'époque de sa sortie ce film de Cronenberg… Cependant, avec le recul, force est de constater que beaucoup semblaient attendre de cet EXistenZ quelque-chose qu'il n'avait pourtant pas la prétention d'offrir. Tournant autour des univers virtuels, certains espéraient peut-être une critique ou une réflexion en bonne et due forme sur la notion de réalité et de l'impact moral de la déconnection à la réalité. C'est bien là l'attente de quelqu'un qui ne s'est jamais intéressé à Cronenberg auparavant. Le grand David est avant tout un cinéaste du corps... Son EXistenZ est, une fois de plus, une nouvelle exploration du corps…...

  

EXistenZ, c'est la plongée dans un nouveau jeu de rôle virtuel à laquelle accepte de se plier tout un panel test. Seulement voilà, tout ne se passe pas très bien et une course poursuite s'engage, aussi bien dans le monde réel que dans le monde virtuel, à tel point qu'au bout d'un moment, on ne sait plus trop dans lequel des deux univers on se trouve. Mais qu'importe, car l'intérêt là-dedans est de voir comment Cronenberg s'amuse des codes du genre pour nous projeter dans un univers qui n'est pas sans nous rappeler de loin son prodigieux Festin Nu, et comment il s'amuse avec ses personnages a qui il fait subir une fois de plus les pires sévices physiques. Encore une fois, le corps commande à l'esprit, et l'esprit se met à vadrouiller là jusqu'où Cronenberg le désire. En tout cas, pour ma part, c'est toujours avec un véritable plaisir que je me laisse aller aux désirs de l'ami Crony… Des films jusqu'au-boutiste comme ça, j'en demanderai tous les jours…...

 

 

 

8.  A scene at the sea
Ah je l’avoue : je ne savais pas trop si c’était dans ce top là où dans celui de 1991 que je devais caser ce film. Parce que oui, c’est un film de Takeshi Kitano, mais un film des débuts de Kitano. En parler dans un classement de 1999 me semble un peu étrange, surtout si vous, lecteur, vous vous amusez à suivre ces tops dans l’ordre chronologique. Evoquer ce A scene at the sea deux ans après le merveilleux Hana-bi du même auteur ? Cela n’a pas de sens ! C’est vrai. Seulement voilà : depuis le départ où je me suis risqué à faire des classements par année, je les avais toujours fait en fonction de ce que j’avais vu au cinéma au cours de l’année qui venait juste de s’écouler. Ainsi, pour éviter des doublons et des oublis, j’ai décidé de remonter le temps en m’appuyant toujours sur les dates de sortie en France plutôt que sur les dates de production. Après tout, moi ce film je l’ai découvert de 2000, il s’est inscrit dans mon histoire de cinéphile en 2000, pas en 1991. Ça a aussi son sens. Passer tout mon premier paragraphe à ne parler que de ce détail peut sembler absurde pour vous, lecteur. Mais cela me semblait nécessaire à double titre. D’abord parce finalement j’ai choisi de parler de ce film ici alors que j’affirme l’inverse dans les commentaires qui suivent. Ensuite parce je trouve que ça a vraiment son importance de placer ce film comme il convient dans la filmographie de Kitano, surtout quand, dans le même top, figure (un peu plus loin) l’Eté de Kikujiro

  

Bah oui, mettre en parallèle ce A scene at the sea et l’été de Kikujiro, pour moi, ça n’a rien d’anodin, parce que pour moi, ce sont les deux seuls films vraiment « tendres » de Kitano. Je ne dis pas par là qu’il n’y a pas de tendresse dans le cinéma de Kitano, loin de là. Je dis juste que, pour une fois (ou plutôt pour deux fois), Kitano ne nous parle pas d’histoire de yakusas, de règlements de compte, de suicide, etc… Ce film, c’est juste l’histoire d’un jeune gars qui aime faire du surf. Oui, juste ça. Il aime faire du surf. Alors il est fauché, il est sourd – et surtout il ne sait pas faire du surf – ce qui n’aide pas, mais c’est justement là que je trouve ce film magnifique. A scene at the sea est super minimaliste. C’est un film qui essaye juste de nous faire voir et ressentir le monde à travers le personnage principal de Shigeru. Certes, il n’y a rien de véritablement enchanteur, beau, transcendant en soi dans le monde et les rides de Shigeru, mais lui est au paradis avec ça. Et, pour moi, être capable de retranscrire la délicatesse et la beauté de cette passion fragile, je trouve ça juste remarquable. Donc oui, si j’adore ce A scene at the sea, ce n’est pas parce que je suis un inconditionnel du style Kitano. C’est plutôt parce qu’il y a dans la filmo de Kitano des films comme ce A scene at the sea que je l’adore à ce point…

 

 

 

http://images.allocine.fr/r_160_214/b_1_cfd7e1/medias/nmedia/18/35/91/41/19462904.jpg9.   Perfect Blue

Chacun sait le mépris que l'on porte, ou que l'on a porté au cinéma d'animation surtout japonais. Si aujourd'hui cela commence à devenir moins vrai (et encore… Il faut encore aujourd'hui se limiter aux rêveries miyazakienne pour obtenir le reconnaissance de l'intelligentzia occidentale…) il faut savoir qu'en 1999 les films d'animation japonais souffraient encore de forts stéréotypes et que rares étaient ceux qui promouvaient les chefs d'œuvre de ce genre qui nous venait du pays du soleil levant. C'est ainsi que put sortir à l'époque du marasme ce premier long-métrage du génie Satoshi Kon, grâce notamment au déjanté mais admirable Jean-Pierre Dionnet, mais aussi – et rendons lui l'honneur qui lui est dû – à Christophe Gans qui fit figurer ce film parmi la collection qu'HK vidéo avait consacré à ce réalisateur. Bien leur en on tous pris à tous, puisque ce Perfect Blue reste tout de même un modèle du genre qui est loin d'avoir vieilli avec le temps.

  

Jouant avec les codes, avec les attentes, Satoshi Kon commence son film avec tous les clichés du genre : musique J-pop, petites nénettes à la voie stridente, culture rose-bonbon kawai… Mais d'un seul coup, fondu au blanc, trou d'air… Le titre apparaît comme en rupture. Car effectivement, Perfect Blue, c'est plutôt une plongée aux enfers.  Celle tout d'abord d'une jeune chanteuse de J-pop qui veut soudainement devenir actrice et qui subit pour cela à la fois la moquerie de la majorité qui ne voit là qu'une petite écervelée à qui le succès lui a monté à la tête mais aussi le mépris de ces fans qui ne comprennent pas cet abandon de la chanson. Mais cette plongée aux enfers, c'est aussi celle du spectateur. Du gentil petit film de Japanime, on glisse petit à petit dans un thriller lorsque notre gentille héroïne va devenir la victime d'un fan un peu trop fanatique. Très vite Kon joue avec les codes, avec le montage, et nous perd totalement comme l'héroïne est elle-même perdue. Au final, en nous sortant un remarquable thriller, Kon suit un peu le parcours de son personnage principal : il emprunte une voie dont beaucoup pensent qu'elle n'est pas faite pour lui. A mes yeux, il n'a pas eu tort le bougre, car il nous a servi une belle leçon de cinéma…...

 

 

 

10.  Le Géant de fer

Avant d'officier chez Pixar et de nous livrer les merveilleux Indestructibles et Ratatouille, Brad Bird s'était illustré chez Warner, notamment avec ce Géant de fer. Film d'animation fait à l'ancienne, avec quelques images de synthèse intégrées par-ci par-là, ce film répondait déjà à l'époque des œuvres qui entendait dépasser le cadre fixé dans les mentalités par Disney comme quoi le dessin-animé devait se limiter à des niaiseries pour enfants. Car oui, en effet, cet histoire d'amitié entre un jeune petit garçon et un robot géant venu de l'espace est loin d'être innocente. Au contraire, elle sait faire rire grâce au recul qu'elle sait prendre sur une période bien donnée de l'histoire américaine…...

Warner Bros. Warner Bros. Warner Bros.

La chose à savoir pour mieux comprendre la démarche de ce Géant de fer, c'est que l'intrigue se passe dans les années 60, dans un petit port de pêche de la côte ouest américaine. Autant dire que lorsque le mystérieux géant débarque, on se demande si ce n'est pas une de ces nouvelles armes que les Russes leur envoient sur la tronche dans le but de crever enfin l'abcès qu'est cette satanée Guerre froide. Ainsi, ce Géant de fer devient aussi une remarquable exploration, drolatique et caricaturale, de la psychose américaine de cet épisode de l'Histoire. Ouvert à tous, subtil en tout point (et aussi remarquablement beau), ce film ne manque d'ailleurs jamais de m'émouvoir sur sa fin (Ah ce petit qui est encore en moi… Au coin sacripant !) Aujourd'hui il n'a pas vieilli. C'est vraiment un film remarquable à mes yeux.

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais aussi... 

 

 

 

 Cube

Je regrette de ne pas le faire figurer dans mon top 10 au final ce Cube, tant aujourd'hui encore je reste un grand fan de la démarche de Vincenzo Natali. Des prisonniers : ils se réveillent dans un cube, lui-même relié à d'autres cubes, certains sont piégés. Comment sont-ils arrivés-là ? On ne sait pas ? Qui les a enfermés là ? On ne sait pas. Pourquoi les a-t-on enfermés là ? En ressortiront-ils tous vivants ?... On verra. Finalement ce n'est pas le comment ou le pourquoi qui m'intéresse dans ce film, mais le processus humain et intellectuel qui se met en place au cours de ce grand périple. Personnellement, je trouve la conclusion remarquable de sens par rapport à ce que le film nous a montré de l'humanité. Encore une fois, tous n'accrocheront pas forcément à ce genre de film si… absolu. Mais pour ma part c'est banco.

 

 Beloved

Passé assez inaperçu en France, ce Beloved est en plus loin d'être le film le plus connu de Jonathan Demme que l'on cite plus volontiers pour son Philadelphia. Pourtant, j'avoue trouver dans  cette œuvre une force et une personnalité peu commune. Très osés, l'atmosphère et le ton donnés par Demme surprennent, notamment pour un tel sujet. Alors qu'il n'aurait pu être question que de la situation des Noirs aux Etats-Unis juste au lendemain de l'abolition de l'esclavage, l'auteur s'autorise plutôt à une introspection de la nature humaine et notamment de sa sauvagerie latente, notamment au travers de son personnage éponyme, une petite fille abandonnée au plus jeune âge et qui a été élevé à l'état sauvage, avant d'être retrouvée par sa mère une fois devenue adulte…... Mêlant fantastique, bestialité et atmosphère glauque, Beloved, est ce qu'on pourrait appeler un film total. « On aime ou on n'aime pas » comme le dirait la bonne vieille expression, mais le film a le mérite d'aller jusqu'au bout d'une démarche ambitieuse et efficace. A mes yeux c'est une réelle réussite… A vous de savoir si vous allez vous y risquer…...

 

 Augustin, roi du kung fu

Qu'elle drôle de perle que ce film d'Anne Fontaine, faisant qui plus est suite à un premier volet déjà nommé de son personnage éponyme un peu simplet : Augustin. Si dans l'opus original, le jeune homme (remarquablement interprété par Jean-Chrétien Sibertin-Blanc) savait traduire par son simplisme une remarquable caricature grinçante de l'individu lambda, ici Anne Fontaine retourne le gant pour faire une démonstration par l'absurde. Pour le coup, c'est toute la faune qui gravite autour d'Augustin qui se retrouve grimé à l'acide face à la simplicité déconcertante et finalement saine de notre gentil benêt.Mais ce qui me touche particulièrement dans cet Augustin, roi du kung-fu, c'est encore une fois la subtilité avec laquelle sa réalisatrice entend traiter des relations humaines. Certes, elle écorche quelque peu le vendeur bougon qu'incarne majestueusement Darry Cowl, ou bien encore l'intellectuel prétentieux ici joliment campé par Campan. Aussi, même si elle semble plus épargner la jolie masseuse chinoise (Maggie Cheung, dans l'un de ses premiers rôles français) elle aussi a droit à sa petite peinture amère… Mais au final, tous autant qu'ils sont, Augustin y compris, ils sont brossé avec tellement de tendresse qu'ils deviennent tous remarquablement attachants. De ce joli amalgame ressort une magnifique magie qui moi me touche toujours autant…...

 

 

 L'été de Kikujiro

Et voilà donc le fameux Eté de Kikujiro, évoqué plus tôt lorsqu'il était question de Takeshi Kitano,Plus brouillon, ou plus libre (chacun choisira le terme qui lui sied le mieux) cet Eté de Kikujiro est assez inégal, même s'il est mu par cette incroyable conviction que développe l'auteur à savoir cerner l'instant, l'insouciance, la simplicité, et même parfois la beauté du non-sens… J'avoue m'y être ennuyé quelque peu, mais le final est une telle conclusion de plénitude qu'on ne peut que remercier le maître. Assez incroyablement, même si je dis m'y ennuyé, j'y retourne assez régulièrement. Allez comprendre… C'est peut-être cela une œuvre au charme magnétique.

 

 Thomas Crown

On dira ce qu'on voudra de John McTiernan (car selon les films, je serais autant d'accord avec les meilleurs compliments que les pires insultes) mais il fait partie surement partie des grandes figures du cinéma des années 1990, notamment pour avoir été une icône du film d'action. Cela n'en a été que d'autant plus audacieux de s'être attaqué à ce classique où jadis excella le grand Steve McQueen. Eh bien, pour ma part, bien lui en a pris car je trouve l'ami John a su mettre la part de rythme qu'il manquait à l'original, sans en perdre pour autant le charme félin de l'original. A ce titre, l'ami Pierce Brosnan est à mes yeux la clef de voûte de ce film au fond bien délectable.

 

 Dans la peau de John Malkovic

Encore une bizarrerie issu du cerveau torturé de Charlie Kaufman… ou plutôt c'est l'une de ses premières puisque Eternal Sunshine of the spotless mind ou bien encore Adaptation se sortiront que plus tard. Quelle idée saugrenue qu'une porte donne accès à… l'acteur John Malkovic ! Plus qu'un gentille mise en abime surprenante, ce film est aussi une remarquable exploration de la personnalité humaine. Même si j'avoue que la fin m'a un petit peu laissé sur le séant (ce qui ne me déplait pourtant pas d'habitude), je n'en perds pas de vue le fait que l'essentiel de ce film m'a apporté un véritable plaisir. Or, le fait qu'originalité et séduction fasse la pair est bien trop rare pour qu'on se prive d'une telle découverte,

 

Following

Eh oui, 1999 c’est aussi les débuts de Christopher Nolan au cinéma… Pour ceux qui ont l’habitude de parcourir ce blog, inutile de préciser à quel point cet auteur compte pour moi aujourd’hui. Le pire, c’est qu’en plus, me concernant, j’ai vraiment découvert Nolan avec ce film, avant même Memento. Certes, après avoir vu ce film, je n’en étais pas allé jusqu’à retenir le nom de son auteur afin de suivre sa carrière (…parce qu’il faudra justement attendre Memento pour cela !), malgré tout, je peux néanmoins vous dire qu’il y a déjà dans ce premier film ce qui fait la force – à mon sens – de tous les films de Nolan. Cette force, c’est cette excitation intellectuelle que pose dès le départ le pitch. Voilà un film qui entend suivre un gars qui aime justement suivre des gars. Mais pas n’importe qui : des inconnus. Singulariser un individu dans la masse est quelque-chose qui stimule le personnage principal. Il aime voir le détail dans le schéma d’ensemble… Jusqu’à ce qu’il voit quelque-chose qu’il n’aurait pas du voir. Techniquement, si vous n’avez pas vu le film, je n’ai même besoin d’en dire davantage pour susciter la curiosité chez vous. Alors certes, c’est un premier film. Il y a parfois quelques rudesses dans le scénario ; une simplicité parfois aussi. Mais ça reste quand même un film que je trouve très efficace et malin dans son propos. Alors c’est sûr, si vous le regardez comme n’importe quel autre Nolan, vous risquez d’être déçu du fait que ce film là est moins audacieux que les autres. Mais en toute honnêteté, à le prendre à la débottée, comme ça, comme un premier film fauché, il dispose d’un charme que je trouve évident et d’un savoir-faire qui, déjà à cet époque, me parait indéniable…  

 

 Le projet Blair Witch

Pour ceux qui ne connaissent pas, ou bien qui ne connaissent que de nom, une précision s’impose pour parler de ce Projet Blair Witch. Encore aujourd’hui (cet article a été mis à jour en 2015, notamment grâce au commentaire d’Alex. Merci Alex.) il faut savoir que ce film est le recordman du monde du film ayant engrangé le plus de bénéfices par rapport à son budget de départ. 60 000 $ au départ, 140 millions à l’arrivée. Rien que pour cela, le film se pose comme une curiosité. La recette de ce petit miracle ? Jouer tout simplement de son aspect fauché. On a du mauvais matos, on n’a pas de décor ; eh bien on va s’appuyer là-dessus pour donner une illusion de réelle encore plus forte. Faisons un film d’épouvante sous la forme d’un faux-documentaire ; laissons ensuite l’imagination des gens faire le reste. Oui, le projet Blair Witch est clairement à l’origine de ce qu’on appelle aujourd’hui le found footage. Alors certes, le genre s’étend développé depuis, quelqu’un qui découvre le film aujourd’hui risque d’échapper à la claque novatrice que fut ce film. Parce que c’est vrai qu’avec le recul, il ne se passe pas grand-chose dans ce film. Tout son mérite repose sur deux faits, sa forme novatrice pour l’époque (et malgré tout encore efficace aujourd’hui : Daniel Myrick et Eduardo Sanchez ont su instaurer leur univers) et un temps court qui permet de se prendre le film de manière sèche. Sur moi, ça marche encore. Donc si vous vous sentez l’âme d’un explorateur, au moins risquez-vous y…

 

 The Big One

L'un des premiers films de Michael Moore, du moins celui qui le fit découvrir en France. Déjà très abouti sur ses méthodes, ses démonstrations et sur son ton irrévérencieux, ce Big One est tout à fait à la hauteur des grands succès qui lui succéderont comme Bowling For Columbine ou Sicko. Les adorateurs du style de Moore comme moi y trouveront leur bonheur.

 

 

 

 South Park, le film

J'avoue que je n'ai jamais été vraiment fan dans la série, au mieux au tout début, avant quel ne vire dans la surenchère gratuite. Déjà, à la sortie du film, je décrochais quelque peu de l'esprit salasse de Trey Parker et Matt Stone. Pourtant le film m'avait bidonné. Encore aujourd'hui, je peux me surprendre à le revoir et à exploser de rire sur certaines scènes. Ce n'est certes pas toujours très fin, mais c'est le genre de délire irrévérencieux qui savent détendre une soirée, d'autant plus que le film est couplé d'une comédie musicale d'une surprenante bonne facture…...

 

 Pleasantville

Classique dans son traitement, l'idée et le développement de ce Pleasantville restent tout de même assez merveilleux. De jeunes ados de la fin des années 1990 se retrouvent soudainement et mystérieusement plongés dans une vieille série des années 1950. Désormais, il leur faudra faire avec les codes et les principes de cette société là. Mais l'influence de ces jeunes garnements d'un autre temps va très vite mettre un peu de couleur dans ce vieux feuilleton en noir et blanc. S'il n'atteint pas la pertinence d'un Truman Show sorti l'année d'avant, ce film reste malgré très charmant, surtout qu'il est l'occasion de revoir Tobey Maguire dans l'une de ses premières apparitions.

 

 Un plan simple

Après ses Evil Dead, et avant ses Spider-man, Sam Raimi faisait une démonstration de sa maîtrise en nous refaisant son propre Fargo. Village perdu dans la neige. Un avion s'y crashe. Deux pleupleus le trouvent... et c'est le début des ennuis. Classique, mais sec et efficace. C'est un film qui, pour moi, se déguste tout seul.

 

 

 

 The Faculty

Remake teen-age de l'Invasion des profanateurs, il est très facile de ne voir dans ce film qu'un énième film pour ado boutonneux avec des gros monstres qui apparaissent dans leur lycée. C'est mal connaître Robert Rodriguez… Certes, il y a une réelle complaisance du jeune-loup texan dans ce genre de film (et on le comprend : il est facile de se laisser prendre au jeu), mais il y a aussi là-dedans une réelle moquerie du conformisme adolescent qui rend du coup cette Faculty admirable au premier comme au second degré….

 

http://images.allocine.fr/r_160_214/b_1_cfd7e1/medias/nmedia/18/79/86/04/19535167.jpg Vorace

Face à face d'anthologie entre Robert Carlyle et Guy Pierce sur fond de Guerre de Sécession. L'homme civilisé rentre en combat avec la nature sauvage des lieux avec en guise de cœur d'intrigue : le cannibalisme. C'est sûrement ce sujet d'ailleurs qui a rebuté les distributeurs et les spectateurs. Dommage, car le film est finalement très efficace et sait totalement transcrire le caractère sauvage et sec de l'histoire. Un très bon moment de cinéma malheureusement dont on malheureusement trop peu vanté les mérites jusqu'à présent.

 

 Himalaya, l'enfance d'un chef

Son réalisateur Eric Valli disait apprécier les films qui savaient montrer la noirceur de l'Homme, mais qu'il était aussi appréciable et nécessaire de faire des films qui en montre la beauté. Himilaya, l'enfance d'un chef traduit cette démarche. Des gentils Népalais qui doivent traverser chaque année les pires cols pour vendre le sel qui les fera vivre. C'est une production Jacques Perrin, donc ça fait très « film du monde » (à comprendre dans le même sens que l'expression « musiques du monde » que je vois dans les magasins et que je ne comprends toujours pas…) mais au final cela reste un film très bien mené, qui a ce qu'il faut de souffle pour nous emmener jusqu'au bout… Personnellement, c'est le genre de petit film doux que j'apprécie beaucoup…...

 

 Mystery Men

Et je finis, presque traditionnellement, par une petite comédie d'une connerie assez monumentale, mais qui moi me fait beaucoup rire pour ses personnages pathétiques, son retournement des codes assez savoureux, et surtout cette atmosphère de Champion City qui nous rappellera à tous les pires imageries des années 1980 (voire même les Batman de Joel Schumacher). Film à voir comme une série Z, Mystery Men possède tout de même comme attrait secondaire celui de présenter, au côté de Ben Stiller et de la jolie Claire Forlani, l'hilarant William H. Macy dans le rôle du gars qui croit avoir un maniement de pelle surnaturel lorsqu'il porte le gilet de Baseball de son fils… Tout un programme.

 

 


 

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