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1 janvier 2012 7 01 /01 /janvier /2012 17:07
Top 2011 (entête) JPG
...la suite !
  
Mais aussi…
 
Le problème des périodes de crise comme la nôtre, c’est que notre société se projette beaucoup moins facilement dans l’avenir et, généralement, notre cinéma s’en ressent. C’est donc presque avec surprise que j’ai vu débarqué ce Time Out en pleine période d’entre-deux-crises. Il faut dire qu’on peut toujours compter sur des gars comme Andrew Niccol pour jouer leur rôle d’artiste en dehors des courants. Et franchement, ce que j’aime dans ses films, c’est qu’ils sont toujours très bien foutus, très inventifs et disposant d’un bon rythme. Pour ce Time Out, on est clairement dans une logique à la Philip K. Dick où l’astuce futuriste permet de requestionner notre société, nos mœurs et nos attitudes d’êtres humains. Ici, c’est le temps qui a remplacé l’argent et, entre les mains de Niccol, tout notre quotidien est subitement réinventé, repensé, réinterprété, pour un moment assez stimulant et jubilatoire je dois l’avouer. Même s’il est peut-être un peu froid dans sa mécanique, l’ensemble moi m’a totalement botté et c’est pour cela que je vous conseille grandement un détour par ce Time Out
 
Dans la lignée science-fiction, il y a eu aussi Source Code, issue de l’esprit d’un autre grand bonhomme en devenir : Duncan Jones. Même si beaucoup lui préfèreront son film précédent Moon parce que ce dernier est beaucoup moins ancré dans les codes hollywoodiens, Source code reste malgré tout un spectacle qui ne perd pas de son intérêt en passant dans la boîte à formatage. Alors certes, on a le droit à toute cette tripotée de bons sentiments qui dégoulinent, mais en contrepartie, on peut clairement se délecter de ce principe de voyageur du temps qui revient sans cesse dans les 8 mêmes minutes précédant un attentat afin d’en démêler les origines. A la fois thriller, à la fois huis-clos, à la fois véritable film d’anticipation, Source code possède trop de qualités selon moi pour laisser indifférent. Moi en tout cas, il fait partie de mes petits coups de cœur de l’année…
 
C’est rare, mais ça arrive. Parmi ces films français qui s’inscrivent dans la mouvance misérabiliste du « cinéma du vrai », il y en a qui me branchent carrément. C’est le cas de ce Polisse qui, bien qu’on puisse lui reprocher mille trucs, a néanmoins le gros avantage d’être pétri d’énergie, de conviction et de volonté. Certes, il y a des passages où j’ai franchement tiqué, mais il y en a d’autres qui m’ont totalement emporté. Maïwenn est justement une femme qui a totalement compris que la misère pour la misère n’avait rien de bon, et elle a su y insuffler de la vie, de la révolte et de l’espoir. C’est pour moi tout ce qui fait la différence entre un film outrancier et un film généreux. Or Polisse est justement, à mes yeux, un film TRES généreux…
 
Dans le registre des films attendus, il y a toujours ces suites dont on espère qu’elles égaleront au moins l’original. Parmi les films d’animation destinés à un public large, le phénomène est assez courant et cette année c’est Kung Fu Panda qui passait à la moulinette et qui a – pour moi – le mieux réussi l’exercice. Alors, il faut bien le reconnaître, la chose n’était pas gagnée d’avance et, pendant bien une bonne heure, je me disais de ce Kung-fu Panda 2 qu’il était bien sympa mais qu’il n’avait pas l’aura de son prédécesseur. Mais bon, l’équipe de réalisation a changé entre le premier opus et le second, et sûrement fallait-il une période d’adaptation, puisque la seconde partie s’enflamme par rapport à son début un peu banal et au final trouve totalement son ton. Même, pour son propos et sa capacité à réinvestir l’intrigue du premier épisode, je pourrais dire que ce second m’a laissé sur une meilleure note que ne l’avait fait son prédécesseur. Au final, dans ce jeu des suites, Kung-Fu Panda est pour moi le film qui s’en est de loin le mieux tiré… 
 
…Et alors que je disais que Kung-Fu Panda 2 était peut-être la meilleure suite de cette année, voilà qu’il me revient à l’esprit cette autre suite qui, de loin, à largement tenue la route par rapport à ses prédécesseurs : c’est ce X-Men First Class. J’irais même plus loin : Kung-Fu Panda 2 avait l’avantage de prendre la suite d’une saga en pleine forme, Matthew Vaughn lui, devait « dark-knightiser » une saga totalement tombée en désuétude. D’ailleurs, j’avoue que sans le nom du papa de Kick-Ass au générique, j’aurais sûrement laissé ce X-Men au placard. Finalement je m’y suis risqué, et le plaisir m’a pris. La force de ce retour aux sources, c’est que Vaughn s’ose à plus d’auto-dérision, de kitsch et de regard distancié à l’égard d’un phénomène bien ancré dans son temps. Et franchement, dans la catégorie blockbuster pour cette année, cet X-Men est vraiment bien placé.
 
http://images.allocine.fr/r_160_240/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/81/54/22/19587366.jpg Les chemins de la liberté
On parlait d'Histoire dans X-Men, il en fut aussi question dans ce film de Peter Weir qui jusqu'à présent ne nous avait pas habitué à ce genre d'aventures au sein de la grande Histoire. J'ai été surpris, et j'avoue même qu'au début, j'étais loin d'être conquis. Les camps de concentration au cinéma - au risque de choquer - j'en ai eu ma dose. Surtout qu'en plus, pour sa première demi-heure, je l'ai trouvé bien peu original et pas très dynamique. Malgré tout, à la longue, j’ai su me laisser prendre à la longue. C’est que ces Chemins de la liberté sont une épreuve initiatique sur le long temps. C’est une épreuve d’endurance. C’est une épreuve de résistance. Or, ce n’est que dans un certain état d’esprit qu’on peut vraiment aborder toute la poésie et toute la force émotionnelle que contient ce film. Le conditionnement est lent, mais pour ma part il a fini par être efficace. Sur certains points, ces Chemins de la liberté me rappellent l’excellent Seraphim Falls dans sa façon de procéder, pour un résultat qui finalement me semble totalement à la hauteur. Au final, je me suis même surpris à un revirement total de situation : si au bout du premier quart d’heure du film j’aurais tué père et mère pour éviter de me retaper ce film une seconde fois, au moment du générique de fin, j’étais prêt à y retourner et à revivre cette aventure sans souci, y compris pour son début. Aujourd’hui, mon sentiment n’a pas changé. Voilà donc clairement un film – une expérience ! – que je vous conseille vivement...
 
Dans la catégorie blockbuster, on pourrait citer aussi le Green Hornet de Michel Gondry. Mais quand on dit Gondry, difficile de le faire rimer avec blockbuster. Je dirais même qu’au contraire, la logique du blockbuster n’est ici pas du tout respectée. Pour le coup, Gondry récupère une licence de super-héros plus pour faire un buddy movie à l’ancienne mais qui, grâce à sa filouterie plastique, mais surtout grâce à la malice qui se dégage au sein du trio RogenChouDiaz, joue clairement dans le haut du panier. Pour du Gondry, certains en diront peut-être que c’est un peu trop sage et un peu trop léger, mais bon, moi je juge les films pour ce qu’ils m’offrent et non pas pour ce que j’en espère. En l’occurrence, sous-Gondry ou pas, pour moi le spectacle et le plaisir ont été clairement à la hauteur.
 
Et pour finir dans la godriole et la bouffonade, il me resterait à évoquer ce Comment tuer son boss ?, un film que je classerai volontiers dans cette nouvelle catégorie que seraient les feel good movies un peu trashs. Reprenant le même principe de Very Bad Trip, le film reprend trois gars embarqués dans une histoire qui ne pourra que déraper quoi qu’il arrive. Le film met un peu de temps à se lancer et manque clairement d’originalité en son début, mais si on lui laisse sa chance et qu’on accepte de jouer le jeu, alors l’aspect bon-enfant du film peut l’emporter facilement. Pour ma part, bien que je reconnaisse que ce film ne soit pas subtil pour un sou, je me suis quand même poêlé comme pas permis. C’est peut-être d’ailleurs là le film qui, avec le Chat du rabbin, m’a le plus usé les zygomatiques. Pour conclure cette liste des films qui valent le coup cette année sur une note enjouée, personnellement, je n’ai pas trouvé plus adapté…
 
 
 
 
Quelques scènes qui valent la peine qu’on y perde deux heures :
 
the_tree_of_life_movie_01.jpg
Le passage spatial
dans Tree of Life.
A lire et à écouter les gens, c’est le passage qui a emmerdé tout le monde. C’est marrant parce que, pour ma part, c’est peut-être le seul moment du film que j’ai retenu. Entre la magie visuelle de chaque image, associée à une musique en total accord, le tout relève clairement pour moi de la virtuosité. Je ne sais pas combien de temps a duré cet instant, puisque c’est peut-être le seul moment où je n’ai pas regardé ma montre, mais c’est clairement la raison qui m’a fait rester jusqu’au bout du film, espérant avoir du rab. A tort…
 
 
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Le passage de l’autre côté du Mur d’Hadrien
C’est marrant comment un film peut se montrer hétérogène. C’est le cas de cet Aigle de la neuvième légion que je vais citer deux fois dans cet article, mais que je ne cite même pas parmi les gros coups de cœur de l’année. Dommage car, parmi les éléments de ce film qui m’ont vraiment marqué, il y a clairement tout ce passage – qui est long en plus, près de trois-quarts d’heure ! – qui se déroule de l’autre côté du mur d’Hadrien. Cette échappée dans les contrées sauvages et barbares de l’Ecosse m’a vraiment vivifié les sens. J’ai adoré. Et puis autour de ces trois quarts d’heure de rêve ? Eh bien, pas grand-chose, c’est ça le problème…
 
 
Cox-Giamatti.jpg
L’exécution du baron rebelle par Jean Sans Terre
Le Sang des Templiers fait partie de ces films qu’on pourrait aisément rajouter à la liste des films vraiment méritants qui sont passés injustement inaperçus (… je sais, je dis ça de pas mal de films, mais je ne peux m’empêcher de le penser). Même s’il lui manquait un je-ne-sais-quoi pour faire vraiment lever la patte au rang de vrai grand film notable, il y a quand même là-dedans une scène qui résume à elle seul le potentiel énorme de ce film. Evoquant la tentative de reprise en main du royaume d’Angleterre par Jean Sans Terre (des passages souvent ignorés par l’historiographie et par le cinéma en général), l’esprit du film se traduit magnifiquement au moment où Jean Sans Terre met la main sur l’un de ses barons rebelles et applique sa « justice royale ». La scène vaut pour deux éléments majeurs : d’une part la sècheresse et la justesse du ton employé, vraiment riche de sens et crue comme elle se doit, et d’autre part la performance d’acteur absolument remarquable de Paul Giamatti à cet instant. Rien que pour comprendre l’expression « un acteur habité par son rôle » cette scène se doit d’être vue... 
  
 
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La scène finale
dans Insidious.
Je tiens à le dire tout de suite : je déteste Saw et je ne suis pas de ceux qui considèrent James Wan comme un nouveau maître de l’horreur à suivre absolument. Même quand il essaye de faire sobre et de rendre hommage à tous les grands films d’épouvante alors que jusqu’à présent il s’était illustré dans l’horreur-gore, James Wan ne me parle pas, et d’ailleurs les deux premiers tiers de cet Insidious ne m’ont pas vraiment transcendé. Pourtant, il y a eu une scène que j’ai trouvé particulièrement réussie : c’est justement la scène finale où le père du petit gamin (dont je ne me souviens même plus du nom) décide d’aller dans le « monde du shining » (Ouais, j’ai vraiment rien retenu de ce film, je vous le concède, mais vous m’avez compris…). Là, au niveau de l’ambiance, et surtout en ce qui concerne la maîtrise au niveau de la mise en scène, je trouve que c’était franchement bien gaulé, et moi j’ai vraiment adoré ce petit moment. Donc, rien que pour ce moment là, j’ai envie de dire aux amateurs « pourquoi pas… »
 
 
L-ordre-et-la-morale
L’assaut final mené sur le camp kanak
Pour finir, dernier film inégal mais quand même charmant par ses bonnes initiatives : cet Ordre et la morale de Mathieu Kassovitz. Je ne reviendrai pas sur ce que je pense du film car, ce qui finalement m’a le plus intéressé dans ce film, c’est clairement les tentatives de réalisation de l’ami Kasso. A dire vrai, j’aurais même pu en retenir deux : le plan séquence où un flash-back se mélange avec les images du narrateur qui raconte le début de la prise d’otage (franchement très séduisant, dynamique et bien foutu), mais quitte à ne retenir qu’une scène de ce film, je préférais lui choisir la scène de l’assaut final. Elle est troublante dans sa façon de gérer ce qu’on voit et ce qu’on entend. C’est simple : on ne voit rien. Le groupe d’intervention que l’on suit a du mal à progresser, doit sans cesse se coucher pour progresser au sein de cette jungle et finalement arrive une fois l’assaut terminé. A passer à côté de la finalité de l’assaut – neutraliser les cibles – Kassovitz parvient à capturer ce qui échappe souvent à un réalisateur dans ces cas-là : la peur des assaillants, et l’aspect indécis de l’enjeu. C’est vrai donc qu’il est inégal ce film, mais comme vous avez pu le comprendre, un amateur de cinéma et un chercheur en moment fort à tout intérêt à perdre son temps devant cet Ordre et la morale
 
 
 
Le plan de l’année :
 
ghost-shot.jpg 
Le plan des "ombres d'enfants"
 dans Tree of Life.
 
Tiens ! Une nouvelle catégorie dans l’article de fin d’année ? Oui, mais pour être honnête, il n’est même pas sûr que je la renouvelle pour l’année à venir. Car, à dire vrai, j’ai décidé de la créer uniquement pour ce plan, somptueux, qui m’a refilé des frissons dès que je l’ai vu. Pour ceux qui suivent, c’est donc la deuxième fois que je cite Tree of Life dans ce classement, c’est vous dire si ce film contenait des choses que j’ai adoré. Seulement, encore une fois, c’est au début que je vais chercher ce qui reste pour moi un bijou de composition graphique. Pour vous en faire comprendre tout son sens, une remise dans le contexte s’impose. La famille autour de laquelle tourne le film vient de perdre un enfant suite à un accident alors que celui-ci s’amusait dans une piscine. Pour la mère désormais, regarder des enfants jouer dans la rue n’a plus le même sens. C’est le rappel permanent de son fils qui devrait jouer dans cette rue mais qui n’est plus qu’un fantôme obsédant dans son esprit. Comme un symbole, ce plan filme, non pas les enfants qui jouent, mais leurs ombres qui se reflètent sur le bitume. L’image inversée fait de l’ombre le sujet, tandis que les enfants bien vivants sont quant à eux relégués au rang de simple détail. La mère ne voit pas les enfants qui jouent dans la rue, elle pense à l’enfant mort que les vivants lui rappelle. Et c’est là que le talent du cinéaste opère. Ce que la mère voit et ressent, l’image nous le transmet sans aucune perte. C’est du talent. C’est dans ces moments là que je me rappelle que Terrence Malick était avant tout un photographe avant d’être un cinéaste. Autant j’ai du mal avec la construction rythmique de ses films, autant j’adhère totalement à ses choix de cadres et de lumières. Ne serait-ce que pour ce plan là, Tree of Life peut justifier les deux heures d’ennui qu’il peut susciter…
 
 
Le Top 3 des bandes originales :
 
Tron Legacy Soundtrack
composée par Daft Punk
 
Autant l’année dernière fut un calvaire pour au moins trouver trois bandes originales qui méritaient de figurer dans un Top 3, autant cette année le choix était clair comme de l’eau de roche, sans aucun doute possible me concernant pour ce qui est de l’ordre à donner. En tête – et de loin ! – le remarquable travail de Daft Punk pour Tron l’héritage. Pour moi, ce n’est pas compliqué, mise à par peut-être la BO de The Fountain qui pourrait lui barrer la route, cette BO est tout simplement pour moi la BO de ces dix dernières années. Elle rend parfaitement hommage au premier film, mais réinvente totalement les sonorités et les atmosphères pour épouser à la perfection l’univers visuel de cette mouture 2011. Personnellement, je suis surpris de la diversité des morceaux proposés : il suffit de comparer Rinzler et Castor à Armory et Nocturne pour comprendre toute la richesse de l’univers sonore qu’à proposé Daft Punk pour ce film. A cela s’ajoutent des morceaux capables de magnifiques envolées épiques comme Encom II, Outlands, Fall, Disc Wars ou bien encore Flynn Lives (auquel j’associe volontiers le merveilleux End Titles – du vrai Daft Punk !) qui montrent toute la concordance de cette BO à l’intrigue du film. Car c’est aussi cela que je trouve fort : c’est qu’il m’était déjà arrivé d’écouter des BO avant de découvrir le film dont elles étaient tirées, de les adorer, puis de les trouver sous-exploitées ou inadaptées à leur film. Pour celle-ci, le visionnage du film n’a fait que donner davantage de sens à la BO : franchement « bravo ! »
 
 
drive-soundtrack.jpg
2. Drive
compositeurs multiples
 
Après avoir autant parlé du premier, difficile de s’étendre autant sur les deux autres. Pourtant il y aurait beaucoup à dire. Pour ce qui est de Drive, on sort de la logique d’une BO composée d’un bloc par un auteur, ici on se retrouve avec une œuvre collective qui rappelle ce qui a été fait pour Lost In Translation, avec ici la même réussite. Franchement, il est impossible de citer les pistes qui m’ont le plus marqué car aucune n’est à jeter et chacune a vraiment sa personnalité. Malgré tout, deux ressortent et peuvent ainsi être citées plus volontiers car elles sont devenus les symboles de l’univers sonore de ce film, pour leur aspect "revival des sons de synthés des années 80 mais orchestrés à la sauce électro contemporaine" : ces morceaux sont Nightcall de Kavinsky qui fait office d’intro au film et aussi le tout mignon Real Hero de College et Electric Youth. mais bon, comme je l'avais sûrement compris : pour moi ces deux musiques sont des mises en bouche !
 
 
The-Eagle-soundtrack.jpg
composée par Alti Örvarsson
 
Enfin, pour la troisième place – et je sais qu’il apparaîtra pour certains bien obsolète au regard des deux monstres qui le précèdent – la composition d’Atli Örvarsson pour le film L’aigle de la neuvième légion. C’est un genre totalement différent, beaucoup plus traditionnel, collant à l’atmosphère celto-gaëlique du monde dans lequel se passe l’intrigue du film. Au-delà des musiques d’ambiance, je conseille quelques morceaux très enlevés qui témoignent de la qualité de cette composition, même si je vous conseille d’écouter la BO d’un bloc pour en profiter pleinement. Pour ce qui est des morceaux qui pour moi sont ceux qui retranscrivent le mieux les grands moments d’émotions, je citerais tout d’abord Esca’s Freedom mais surtout I will return que j’apprécie particulièrement, Pour ce qui est de l’atmosphère « celtique power », je vous orienterais par contre plus vers The return of the eagle. Enfin, pour ceux qui recherchent les moments où la BO se fait plus enlevée, je les invite à écouter principalement North of the wall et surtout Out Swords !, deux pistes qui finalement traduisent très bien aussi la richesse de cette BO…
 
 
 
Ils ont marqué 2011 :
  
  
 Photos-5-choses-a-savoir-sur-Natalie-Portman-dans-Black-Swa.jpg          intouchable-omar-sy
                       1. Natalie Portman          ex aequo                   Omar Sy      
J’avoue que jusqu’au dernier jour j’ai été incapable de les départager… Mais puisque cette année est à marquer sous le signe du black swan – de ce film qui parle de faire la synthèse entre cygne blanc et cygne noir – j’ai donc décidé de mettre mon cycle blanc et mon cygne noir côte à côte, tel un couple idéal, car finalement les performances menées par ces deux acteurs cette année me paraissent autant complémentaires qu’incomparables. Tout d’abord, il y a d’un côté une valeur sûre qui, pour un film, pour un rôle, à su se transcender comme jamais. Difficile d’ailleurs, quand on regarde un film d’Aronofsky, de ne pas voir une confusion volontaire entre la danse du film et le cinéma en général, ainsi qu’entre Natalie Portman et le personnage qu’elle interprète. Oui, pour moi, Aronofsky a su réveiller le cygne noir qui habitait jusqu’alors l’immaculée Natalie. Le don que cette actrice a fait d’elle-même pour ce film, pour que celui-ci atteigne le firmament, a été total. Pour l’occasion, cette actrice a su transcender une œuvre comme rarement j’ai pu voir auparavant. Franchement « chapeau bas ». Après avoir dit pareille chose, on pourrait s’étonner que je trouve une performance qui soit au moins égale, pourtant je confirme le partage de la première place entre la somptueuse Natalie et le remarquable Omar Sy : LA révélation d’Intouchables. Si ce partage est possible, c’est qu’à mon sens cet acteur a su briller dans un registre totalement opposé à la belle Américaine. Ce qui a fait sa force et sa justesse, ça n’a justement pas été de tout donner, mais bien au contraire d’avoir su bien contenir. Pour moi, comme pour beaucoup, Omar Sy restait le gars du SAV de Canal+ qui savait faire rire deux minutes par son humour absurde et son rire communicatif. Quelle facilité cela aurait pu être pour lui de transposer cette posture pour son rôle de Driss. Et c’est là que la performance fut remarquable me concernant : non seulement il a su se détacher de ça, mais en plus il a su nuancer un rôle casse-gueule qui pouvait très bien sombrer soit dans la caricature, soit dans la caricature de l’anti-caricature. Je le dis en toute honnêteté : ce mec m’a bluffé. Il n’en fait jamais trop, jamais trop peu. Même dans des scènes ultra casse-gueules, comme celle à l’opéra, il arrive à apporter une nuance incroyable, non seulement à son personnage, mais aussi à la scène toute entière. Tout un symbole : le plan final du film. Il s’agit d’un sourire, d’un simple sourire. Cette seule image traduit à elle seule la capacité de cet acteur à exprimer avec mesure une émotion pourtant riche de sens et d’intensité. Ah ça ! Pour moi, il n’y a pas à dire, qu’un acteur puisse se révéler avec autant de force sur un seul film, cela correspond pour moi clairement à un séisme qui équivaut largement à celui d’une actrice confirmée qui touche enfin le firmament...
 
 
Daf-Punk---Tron-Legacy.jpg  black-swan-de-darren-aronofsky-10362602laipb.jpg   Asif-Kapadia-007.jpg     paul-giamatti.jpg
                    3. Daft Punk                 4. D. Aronofsky       5. Asif Kapadia    6. P. Giamatti    
 
Sans vérifier, mais de mémoire, je crois bien que c’est la première fois que je ne mets pas en tête de mon classement un réalisateur et que je lui préfère en fin de compte un acteur. Eh bien, quitte à bouleverser mes habitudes, autant aller jusqu’au bout en plaçant sur le podium – et aussi pour la première fois ! – un compositeur de bande originale ! C’est un choix que j’assume totalement, tant pour moi le rôle de Daft Punk dans le succès de Tron l’héritage est équivalent à celui des deux acteurs précités pour leurs films respectifs. Me concernant, retirer Daft Punk de Tron revient à ôter plus de la moitié de l’intérêt du film, tant pour moi l’environnement visuel ne prend de sens et d’ampleur que par ce qu’en révèle cette composition sonore. Une fois avoir dit cela, inutile de rentrer dans le détail des explications car je crois l’avoir déjà suffisamment fait dans la rubrique précédente consacrée aux BO… Alors, je vous rassure, je n’ai pas pour autant oublié l’importance fondamentale qu’occupe un réalisateur dans le pouvoir transcendantal du septième art. C’est d’ailleurs pour cela que, parmi ces dix personnalités qui ont fait 2011 selon moi, j’ai mis Darren Aronofsky et Asif Kapadia aux 4ème et 5ème place car, en effet, il me semble que si Black Swan et Senna furent pour moi de telles claques c’est avant tout parce qu’il y a eu deux auteurs avec pour chacun une vision unique qui en est à l’origine. Je ne reviendrais pas sur la magnifique synthèse de genres qu’a su faire Aronofsky avec son Black Swan, car je crois en avoir déjà suffisamment parlé dans le Top 10. Je ne vais pas non plus m’étendre sur la brèche qu’Asif Kapadia a su ouvrir avec Senna car, vous le verrez, je conclurai justement mon article sur ce que ce réalisateur anglais a apporté au cinéma selon moi. Là encore, j’aurais pu mettre Aronofsky et Kapadia sur un pied d’égalité, car comment comparer le réalisateur confirmé qui atteint son firmament et le pionnier qui se permet ni plus ni moins d’ouvrir une nouvelle voie dans le champ de l’expression cinématographique ? D’ailleurs, l’ouvrage de ces deux réalisateurs me semble tellement hors norme par rapport à leurs homologues de 2011 que je me limiterai à ces deux seuls pour ce classement. Restent donc des performances d’acteurs hors norme pour subsister à côté de ce flamboyant top 5, et parmi ceux-là, je me contenterai donc de conclure ce paragraphe en introduisant le premier d’entre eux qui, selon moi, est Paul Giamatti. Certains s’étonneront sûrement que je choisisse un éternel second rôle devant la liste qui va suivre, mais à mon sens, durant cette année 2011, c’est bien cet acteur qui m’a le plus fait frissonner par sa qualité d’interprétation. Deux films ont su mettre son talent à l’honneur : le Sang des Templiers dans lequel le bonhomme nous ressort une interprétation unique, mais aussi les Marches du pouvoir dans lequel il excelle aussi, mais dans un registre totalement opposé. Et le pire, c'est que je ne vous cite là que les deux films que j'ai vu cette année de lui car, véritable second rôle de luxe, il est apparu dans trois autres films cette année, mais que je n'ai malheureusement pas eu l'opportunité d'avoir vu, soit parce qu'ils n'ont fait qu'un passage plus qu'éclair dans les salles (les Winners et le Monde de Barney) soit parce que leur mauvaise réputation les a précédé (Very Bad Trip 2). Franchement, au regard de ce que fut cette année 2011 pour Paul Giamatti, je ne peux m’empêcher de lâcher un vrai « merde ! ». Quand est-ce qu’un acteur de cette trempe aura le droit à un vrai premier rôle dans un film majeur ?! C’est que Sideways, ça commence à dater...
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10. Bryan Cranston  9. Michael Caine           8. Joey Starr              7. Ryan Gosling
 
Pour finir par les quatre dernières personnalités qui m’ont marqué cette année, difficile de ne pas parler de Ryan Gosling. Un peu à l’image de Gemma Arterton l’année dernière, Ryan Gosling était l’acteur qu’on ne pouvait pas rater en 2011, tant il a su afficher sa trombine sur quelques films majeurs de cette année et  - qui plus est – dans trois registres différents. Difficile de rester insensible à un gars qui sait jouer le bel Apollon sans susciter le meurtre – et c’est ce qu’il a réussi dans Crazy, Stupid, Love – tout en sachant aussi exceller dans le rôle du petit conseiller en communication cynique et pète-sec d’un candidat à la présidence – ce qui est le cas dans les Marches du pouvoir ! Mais bon, je ne m’en cache pas, c’est bien sa performance dans Drive qui a suffi à elle seule à me convaincre de le faire figurer parmi les gueules de 2011, et je pense qu’il n’est pas nécessaire d’expliquer pourquoi. Ceux qui ont vu le film savent de quoi je parle ! Derrière le beau Ryan, je n’ai pas pu m’empêcher de citer Joey Starr. Certes, contrairement au blondinet américain, notre Joey national ne s’est illustré que dans un film, et en second rôle qui plus est, mais malgré tout : « Ouah ! » Un peu comme Omar Sy, j’ai été scié qu’un seul acteur puisse à ce point tenir la baraque et sauver certaines scènes du naufrage pour en faire des scènes clefs. A mon sens, c’est le cas de Joey Starr a qui Polisse doit beaucoup. Avec Giamatti, Gosling et Starr, je me permets aussi d’y associer un autre acteur qui, à mon sens, a su vraiment sortir du lot par sa performance, c’est (encore une fois) Michael Caine. Là aussi, un peu comme Paul Giamatti, on a affaire selon moi à un acteur incroyablement sous-exploité dans le cinéma moderne. Pourtant, cela n’empêche pas ce vénérable bonhomme de porter à bras le corps le projet d’un jeune ambitieux et de permettre cette réussite qu’est Harry Brown. Encore une fois, respect l’artiste ! Enfin, pour finir, j’avoue qu’il était difficile de ne pas citer Bryan Cranston. Alors, je vous vois venir : « Pff ! Comment user d’une ou deux apparitions furtives sur le grand écran pour citer son chou-chou de la série Breaking Bad ! » Eh bah oui ! Y’a un peu de ça, et j’assume ! Mais pour moi ce n’est pas totalement illogique de citer cet acteur en dernière place du top des personnalités marquantes de 2011. D’une part, il est effectivement le symbole d’un monde des séries qui commence à investir le cinéma, certainement pour le vivifier et il en a bien besoin. Mais d’autre part, son retour sur grand écran ne passe pas inaperçu du tout : que ce soit dans Drive ou dans la Défense Lincoln, ce gaillard là arrive à camper des personnages très forts, qu’on  n'oublie pas, et qui semblent augurer du rouleau compresseur qu’il pourrait devenir l’année prochaine, une fois la série Breaking Bad achevée. Pour moi, ce gars là, autant que les autres, se doit d’être suivi pour les années à venir.    
 
L’espoir que 2011 fait naître pour 2012…
 
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L’artifice cinématographique assumé dans un documentaire
Je le disais dans le top 10 des films, je l’ai répété dans le top 10 des personnalités, ce documentaire qu’est Senna est pour moi une véritable brèche qui se créé au sein de l’univers cinématographique que nous connaissons. Cette initiative osée par Asif Kapadia vient contrebalancer une tendance qui, justement, n’était pas pour me plaire. Cette tendance, c’était celle que j’évoquais dans un article alarmiste que j’avais intitulé Cinéma du vrai… et vrai cinéma. J’y disais toute la crainte que je ressentais à voir cet idéal de vrai, de véridique, d’histoire vraie, se multiplier partout. A mon sens cette tendance allait dans la continuité de la démarche dardennienne consistant à tuer l’artifice au sein du cinéma pour lui privilégier la réalité brute. Or, quand je constate qu’un documentaire – sacrosaint domaine de l’expression du vrai – ose effectuer la démarche inverse, ça me rassure mais surtout ça m’électrise. Beaucoup s’étonnent pourquoi j’ai placé Senna aussi haut dans mon classement. Eh bien c’est tout simplement parce que j’ai surkiffé ce film. Les documentaires, j’ai rien contre. Ça ne transcende pas, mais ça informe. Mais là, lorsque le réalisateur décide de reconstruire à ce point la narration, de profiter de la prolifération d’images dont il dispose pour mettre en place une vraie mise en scène cinématographique, et qu’il se permet aussi et surtout de rajouter des bruitages et d’autres effets musicaux pour donner de l’intensité à son propos, là on rendre dans le vrai cinéma. Il ne s’agit pas juste de montrer le sujet, il s’agit de faire en sorte que quelque-chose transcende l’image afin que ce que le spectateur perçoive ne soit pas que l’information, mais aussi l’émotion du sujet traité. Bien évidemment, Kapadia n’est pas allé jusqu’au bout de la démarche, les interviews sont présentes comme dans tout bon documentaire, mais cette touche de cinéaste, loin d’être un détail, est au contraire l’élément qui fait passer le documentaire dans une autre dimension. Je n’attends désormais qu’une seule chose : voir ce qu’on peut encore faire avec une démarche aussi riche et exaltante que celle-ci…
       
Voilà pour cette année...
...et attendant 2012 pour de nouveaux frissons ! 
 
 
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