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25 avril 2010 7 25 /04 /avril /2010 17:56

 

1997, c'était l'année de commercialisation du DVD en France, c'était aussi l'année d'une grande crise économique et financière qui touchait l'Asie. En out cas, ce top va vous montrer que cette crise asiatique n'avait alors certainement pas touché le cinéma car, en effet, 1997 c'est pour moi surtout et avant tout la sortie de véritables perles, parmi lesquels de grandes chefs d'œuvre qui font encore partie aujourd'hui des monuments de mon panthéon personnel. C'est donc avec une certaine émotion (bon, j'en chiale pas non plus, il ne faut pas exagérer tout de même) que je reviens sur les sorties ciné de cette année et j'espère qu'elle saura vous inspirer des découvertes voir, qui sait, des redécouvertes.

 

 

 

Top 10

 

 

 

 

1. Ghost In The Shell

 

Bon, alors là, ceux qui connaissent un tant soit peu ce blog sauront que ce Ghost In The Shell fait plus que jamais parti des films que j'adule et que je conseille. Je pourrais en parler des heures, j'y ai même consacré l'un des toutes premières pages de ce blog tant je considère ce film comme un remarquable chef d'œuvre. Alors, bien évidemment, je sais malheureusement que déjà plus d'un, en ouvrant cette page, en ont certainement abandonné la lecture juste à la vue de ce n°1 et c'est dommage ! Je sais aussi que certaines autres sauteront presque automatiquement ces lignes, passant au n°2 tant ils ne voient pas ce que ce film fait là en tête d'un classement de quelqu'un qui se prétend cinéphile. « Encore un de ces fans de mangas » diront certains, estimant que c'est quelque-chose à part, qu'on ne mélange pas les torchons et les serviettes. Associé à cela ce Ghost In The Shell connaît peut-être l'erreur d'accumuler les préjugés défavorables : en plus d'être un film d'animation japonais, c'est un film de science-fiction. « Pouah ! Bien un truc de jeunes à qui il faut en mettre plein la vue pour espérer quelque-chose… » Et pourtant… A côtés de combien de perles passe-t-on à cause de raisonnement comme ceux-ci…

Collection Christophe L. Collection Christophe L. Collection Christophe L.

Maintenant, si vous êtes arrivés jusqu'à ces lignes, c'est qu'il y a deux possibilités. Soit, première possibilité, vous êtes vous-même grand adorateur de Ghost In The Shell et vous ne vous lassez pas de lire des éloges sur un film pour lequel vous vous estimez trop seul pour l'aimer. Soit, deuxième possibilité, vous n'avez pas vu ce film mais vous avez su passer les préjugés qui l'entourent : alors êtes curieux et attendez un dernier prétexte dans ces lignes pour enfin vous risquer à le voir. Dans ces instants, parler d'un tel film, qui me tient à ce point à cœur m'est difficile. A peine s'aurais-je en dire que c'est une œuvre très dense, à plusieurs degrés de lecture, qu'à défaut d'avoir une animation somptueuse, la création visuelle est très soignée et la musique un bijou du genre. Enfin j'ajouterai qu'on atteint un très haut niveau de science-fiction, tant l'univers ici mis en place ne peut que nous ouvrir sur un remarquable questionnement sur l'humain. Je ne sais si j'en dis assez ; je ne sais si j'en dis trop… Donc dans le doute je m'abstiens, et me limite à ces mots qui sauront traduire l'attachement que j'ai pour ce film : au jour d'aujourd'hui, il ferait certainement partie de mon podium cinéma de tous les temps…

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2. Hana-Bi

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C'est presque une insulte de le mettre deuxième d'un classement cet Hana-bi ! Là-encore, on touche aux piliers de panthéon personnel. Ceux qui connaissent ce blog savent déjà quelle estime j'ai pour le cinéma de Takeshi Kitano : ils ont bien vu que je m'étais permis de faire figurer le maître nippon en en-tête de ce blog et que deux articles avaient déjà été rédigés au sujet de ses films. Mais pour vous dire à quel point cet Hana-bi compte pour moi, je me permettrai de préciser qu'au final, c'est sûrement mon préféré de l'artiste, devant même Dolls et Aniki mon frère qui sont pourtant deux films que j'avais fait figurer à la tête de chacun de leur classement annuel respectif. Oui, j'adore – je vénère – Hana-bi… et là encore l'expliquer pourrait me demander des pages tant les mots qui me viennent sont nombreux. Mais, encore une fois, aussi bien pour ceux qui ne connaissent pas ce film ou cet auteur, je vais m'efforcer de clarifier au mieux les sentiments que m'aspire ce film.

  

Si aujourd'hui encore Hana-bi reste mon film préféré de Takeshi Kitano, c'est parce qu'au fond, c'est celui qui résume le mieux son cinéma. Il ya cette sécheresse et cette crudité dans la ton, ce rejet de l'effet facile et de la démonstration outrancière : tout est dans la pudeur. On ne montre pas qu'on souffre, on ne montre pas qu'on aime… On agit avec le souci du geste efficace… Et pourtant, chaque cadre, chaque plan, chaque choix transpire d'une émotion et d'une sensibilité incroyable. Le film est rude mais juste, froid mais d'une beauté à couper le souffle, douloureux… mais vrai. Ainsi, sous ses airs d'histoire un peu pathos où un flic décide de régler ses comptes avec la mafia pour passer les derniers jours avec sa femme mourante, se cache avant tout une remarquable histoire d'amour. En japonais, « hana-bi » désigne le feu d'artifice, mais plus littéralement la « fleur de feu ». C'est comme une sorte d'allégorie, ou l'amour n'a jamais été aussi beau qu'au moment de s'éteindre. Une chose est sûre en tout cas, mon amour à moi pour Hana-bi ne s'éteindra jamais, et tant que ce blog existera, il vous invitera à découvrir ce remarquable chef d'œuvre…

  

 

  

3. Lost Highway

 

 Avec le recul, je me rends compte que cette année 1997 est une année qui compte énormément pour moi, cinématographiquement parlant… En effet, après Ghost In The Shell et Hana-bi, ce troisième film qu'est Lost Highway ferait aussi aisément partie de mon top 10 toutes périodes confondues. C'est vous dire à quel point la logique d'un classement me paraît limiter car ici siège à la troisième place un film que je considère encore aujourd'hui comme l'un des films qui compte le plus pour moi dans ma vie de cinéphile. Pour ceux qui ne connaissent pas Lost Highway, un nom doit être tout de suite associé à ce film, celui de son réalisateur : David Lynch. Là aussi, je pense que je pourrais dire de ce film qu'il s'agit de mon préféré de la part de cet auteur. Là encore, ce serait sûrement pour les mêmes raisons que le cas précédent : Lost Highway est sûrement le film qui résume le mieux le cinéma de cet auteur.

Patricia Arquette. Ciby Distribution Patricia Arquette. Ciby Distribution Ciby Distribution

David Lynch ne fait pas des films pour raconter des histoires, il les fait pour créer des univers à vivre, des espaces mentaux d'expériences. Ainsi vous dire que Lost Highway raconte l'histoire de petits bourgeois dont le quotidien est soudainement bousculé par des vidéos de chez eux qu'on dépose sur leur palier ne vous apprendra pas grand-chose. L'histoire n'est qu'un prétexte, un des éléments qui permet à Lynch de construire son labyrinthe pour votre esprit. Progressivement, les cartes sont brouillés, les lieux sont mouvants, les personnages sont intervertis… Mais dans ce jeu, Lynch ne perd jamais de vue que pour que son piège marche, il ne faut pas qu'on démorde à l'hameçon. Ainsi maintient-il l'équilibre ténu entre le mystère et la ligne jaune qu'il faut suivre. On pourrait penser qu'il s'agit de n'importe quoi, que Lynch fait ce qu'il veut, mais au final on se rendra compte que non. Tout le long du film, il nous aura triturés sur un aspect précis de notre esprit, et tout son univers visuel et sonore n'aura servi au fond qu'à cette œuvre. C'est sûr, on ne ressort pas de Lost Highway vraiment serein : a-t-on compris ? A-t-on aimé ? Qu'importe… Le seul fait qu'on se pose la question prouve que l'œuvre ne nous a pas laissé insensible. Or, pour ceux qui comme moi préfère laisser la porte ouverte aux interrogations intérieures plutôt que de les fermer par commodité, des films aussi bien pensés que ce Lost Highway conduisent à de véritables mines d'or de l'esprit… Finalement, en parvenant à faire de son film un transmetteur d'émotion entre ses spectateurs et lui-même, David Lynch a tout simplement fait de bijou de cinéma l'une des expressions les plus pures de ce qu'est l'art par essence…

  

 

  

4. Mars Attacks !

 

 C'est l'année suivante de celle de la sortie d'Independence Day que Tim Burton nous avait pondu cette drôle d'invasion de Martiens tout verts tout droits sortis d'un jeun de carte des années 1950.  Le contraste était saisissant, mais le résultat au final détonnant. Ce qui me surprend le plus aujourd'hui dans ce film, c'est qu'il a finalement été une œuvre de l'instant, réagissant clairement au film d'Emmerich dont il détourne tous les mécanismes, et pourtant on peut aujourd'hui le regarder aisément, en rire, sans forcément se rappeler d'Independence Day...

 

Oui, on rit… Même si jusqu'à présent les fables morbides de Burton laissaient toujours place à l'humour, jamais vraiment le grand Tim ne s'était à ce point allé dans la farce. Car au fond, ce Mars Attacks ! n'est ni plus ni moins que cela : une grande farce où tout est absolument tournée en ridicule. Il est très difficile de prendre un seul instant ce film au sérieux tant toutes les situations et les personnages sont de véritables caricatures ringardes absolument hilarantes. Entre un Jack Nicholson qui se coupe en deux entre le rôle du président des Etats-Unis et un promoteur véreux de Las Vegas d'un côté, Glenn Close en first lady revêche ou bien encore Pierce Brosnan en scientifique un peu lunaire, tous jouent le jeu parmi ce grand casting quatre étoiles. Mais les vraies stars restent ces petits hommes verts qui rigolent de tout et ne respectent vraiment, mais vraiment rien. Du décalé très audacieux, de l'humour par la ringardise et l'absurde très osé, bref un remarquable chef d'œuvre que seul un artiste de la trempe de Tim Burton pouvait nous servir (du moins le Tim de cette époque…).   

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5. The Game

 

 Entre deux films destinés à devenir culte, Se7en en 1996 et Fight Club en 1999, David Fincher nous avait pondu ce The Game, qui a eu certes droit à un succès d'estime mais sans connaître la même apothéose que les deux autres films précités. Pourtant, des trois, ce n'est certainement pas le moins bon, j'irais presque à dire que c'est au final mon préféré. Certes le propos est beaucoup viscéral que dans Fight Club ou Se7en, ce qui fait qu'on n'a pas cette sensation de prise par les tripes lors du dénouement de l'intrigue… et c'est sûrement cela que j'apprécie particulièrement dans ce film : ce côté cérébral. Pourtant, ce The Game est loin d'être un film dénoué d'intrigue et rebondissement, bien au contraire.

  

Si Michael Douglas campe ici un riche homme d'affaire en mal d'émotion mais aussi en mal de vivre, c'est pour mieux voir son destin basculer lorsque celui accepte de participer à un jeu pour richards auquel l'invite son Sean Penn de frère un peu désaxé… De là commence une spirale que Fincher maîtrise à la perfection dans le plus pur style des polars de l'ancien temps, avec beaucoup de raffinement… Ce Game parvient de plus à créer un réel tourbillon pour l'esprit qui n'est pas sans rafraîchir notre point de vue sur les choses de la vie en général. En somme, j'ai du mal au final à comprendre les réserves que certains ont pour ce film tant celui-ci tourne comme un coucou suisse, ne laisse aucun temps mort et surtout sait se conclure de manière grandiose et enlevée. Moi, en tout cas, je n'ai pas peur du mot : The Game m'apparaît ni plus ni moins que comme un chef d'œuvre.

  

 

  

6. Alien, la résurrection

 

 Chacun aura sûrement son opinion sur les suites qu'avaient données Cameron et Fincher (encore lui ?) au génial Alien de Ridley Scott. « Bourrin » ou « efficace », c'est ce qui ressort selon les humeurs de la première suite. « Retour au source revigorant » ou « perdition ennuyeuse d'une saga qu'on a trop délayé », c'est ce qu'on peut entendre dire au sujet du troisième volet. Une chose est sure, après la mort de Ripley, le personnage central de l'intrigue, on ne voyait pas comment les studios pouvait espérer encore une fois exploiter la franchise sans que cela sombre dans le ridicule et l'acharnement thérapeutique. Pourtant – aux grands maux les grands remèdes – la solution a été trouvé en faisant preuve d'audace : de la même manière qu'un Batman à l'agonie reprit vie grâce à l'appel salvateur fait à un brillant Christopher Nolan, ici c'est au culotté Jean-Pierre Jeunet qu'on a eu recours… Et ô mes dieux que ce fut une idée géniale…

  

Aujourd'hui on se plait à casser du Jeunet à tout va, profitant de la moindre fausse note de sa part pour remettre en cause jusqu'à sa sensibilité d'artiste. Pourtant je crois bien que c'est sur le genre de prouesse qu'il a su mener sur cet Alien IV que toute l'étendue de son talent peut se juger. La franchise était morte, l'intrigue finissait en cul-de-sac, le genre était depuis le temps galvaudé et surencombré… et en plus de tout ça un public de fans l'attendait au coin du fourré. Qu'à cela ne tienne, Jeunet a pris le parti d'y aller franchement : ça passe ou ça casse. Il ramène son univers fait de jaune et de vert, de métal massif style XIXe, de personnages à tronches disloquées passant de Ron Perlman à – il fallait oser ! – Dominique Pinon. Mais Alien devant rester Alien, notre frenchy fait fusionner son univers à celui de Scott, qu'importe s'il doit en sortir un monstre, au moins pourra-t-on toujours s'extasier du résultat de principe. Ainsi, l'Alien de Jeunet est un petit peu à l'image de son héroïne : ressuscitée, mais pas tout à fait la même. En misant sur le concept de la renaissance, Jeunet a su au contraire trouver une remarquable continuité par laquelle l'Alien s'immisce sans cesse d'avantage en nous, et de manière bien plus sournoise qu'un simple monstre qui sort du bide… A mes yeux, la démarche relève du prodige.

 

 

 

7. Mimic

 

De Guillermo Del Toro on connaît surtout les Hellboy ou autres Labyrinthe de Pan, on connaît moins ses premiers films aux budgets plus limités et totalement ancré dans la catégorie film de genre fantastique, voire horreur. Dans ce genre il y a Mimic, film qui avait connu un relatif succès commercial mais qui avait été ensuite jeté aux oubliettes de l'histoire comme beaucoup de films de genre jugés périssables. Pourtant, je me rends compte que ce film (que j'ai découvert tardivement) n'en a pas perdu de son efficacité et, aujourd'hui, je l'ai peut-être déjà bien vu une dizaine de fois tant son atmosphère possède sur moi un réel magnétisme.

  

Mimic, comme son nom l'indique, est une histoire de mimétisme… ou plus exactement sur survie par le mimétisme. Afin de lutter contre une terrible maladie, des scientifiques ont crées des cafards génétiquement modifiés pour tués les germes de ce terrible fléau qui touchait les humains. Seulement voilà, ces bestiaux laissés dans la nature ont été tellement triturés qu'ils évoluent et évoluent encore, se développant et grossissant, mais en assurant leur survie en singeant ce qui pourrait devenir son prédateur : l'Homme. Autant dire qu'avec une telle histoire, c'est le talent de l'ami Del Toro à savoir nous immiscer dans cet univers surprenant où des cafards géants habitent peut-être nos métros qui fait l'essentiel. Ambiance gothique à souhait, science de la retenue, capacité à mêler la fascination à l'horreur de ces créatures, Mimic est une sorte de survival finalement remarquablement mené et au pouvoir de fascination bien réel.  Au fond, c'est une réussite du genre trop peu connue.

 

 

 

8.  L.A. Confidential

 

 Avec le recul que l'on peut avoir en 2010, on pourrait dire que finalement Curtis Hanson aura eu la carrière modeste. Jamais mis sous les feux des projecteurs, jamais de reconnaissance critique, jamais de pris marquants. Même ses films : reconnus comme étant de bonne qualité, auquel ne possède une aura comme d'autres moins fameux peuvent connaître. Wonder Boys avait pourtant été brillant, et 8Mile d'une surprenante qualité. Finalement, le film que l'on retient le plus facilement de lui, c'est ce L.A. Confidential, mais encore une fois, un film qui dit quelque chose mais que peu on finalement vu.

  

C'est que le style de Curtis Hanson est avant toute chose très posé, sobre, élégant… Certainement pas dans l'emphase ou la démonstration putassière. L.A. Confidential a cet aspect là : il a un look de vieux polar assez ancien, sobre dans le style et élégant dans la démarche, et cela malgré les sujets abordés et montrés. Ainsi la tension monte-t-elle progressivement et on se laisse cueillir sans s'en rendre compte. Pour ma part, je trouve que c'est un genre de film trop rare et qui, sur moi, fonctionne très bien. Pour ma part c'est un modèle du genre, une vraie réussite de ce réalisateur qui mérite pourtant à être connu.

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9.  Kids Return

 

Deux films de Kitano sortis la même année, et pas des moindres ! Tu parles d'un pied. Seulement voilà, c'est plus le jeu des décalages de sorties entre le Japon et la France perturbés par la Mostra de Venise dans lequel participait Hana-bi qui explique cette sortie presque simultanée. D'ailleurs, Hana-bi et Kids Return n'ont finalement pas grand-chose à voir quand on connaît bien le cinéma du grand maître Takeshi. Si sa marque de fabrique d'un cinéma épuré, cru et elliptique est toujours là, l'histoire et son traitement s'en distingue malgré tout.

  

Ainsi, Kids Return est de ces films de Kitano où le maître Beat Takeshi n'est pas à l'écran. Au devant de l'écran, deux jeunes lycéens perdus, copains comme cochon, mais qui vont progressivement prendre des chemins différents. Comme d'habitude avec Kitano on pourrait voir dans son cinéma un grand pessimisme dans les destins assez moroses qu'il trace pour ces deux jeunes gens, auxquels vont d'ailleurs s'associer d'autres destins, mais il y a cette incroyable capacité a toujours trouver de l'espoir et de l'émotion là où ils ne semblent pas envisageable. Cette alchimie est certes étrange, mais c'est clairement de là que se trouve tout le charme et toute la force de ce brillant Kids Return.

 

 

 

10.  Men In Black

 

Décidemment, c'est à croire que j'avais envie de vous faire découvrir toutes les drôles de créatures que le cinéma nous avait pondu cette année 1997, puisqu'après Mars Attacks, Alien et Mimic, je finis ce top en vous déclarant ma flamme pour les étranges extra-terrestres de Men In Black. Il leur aura pourtant fallu du temps pour me séduire à ces drôles de bestioles. Au cinéma, j'y étais allé à reculons : tout ceci ressemblait tellement à un déluge d'effets numériques sans substance. Et puis finalement, j'avais trouvé le spectacle amusant et attrayant. Mais le temps passant, je l'avais laissé dans l'oubli. Puis le II était sorti. Là encore, je me suis dit qu'il s'agissait d'un blockbuster sympa mais sans grand intérêt, passant le plaisir du 1 sur le compte de mon adolescence. Et puis là encore j'avais apprécié. Mais au final, il faudra qu'un ami m'en reparle, que je le revois, pour qu'enfin je me surprenne à sortir d'une certaine forme de préjugés visuels et que j'y vois ce que Men In Black est vraiment.

Will Smith. Collection Christophe L. Will Smith et Tommy Lee Jones. Collection Christophe L. Will Smith et Tommy Lee Jones. Collection Christophe L.

Il ne faut pas se leurrer, Men In Black c'est avant tout un film de Barry Sonnenfeld, le génial auteur des deux meilleurs volets de la Famille Addams. Or, au-delà des singeries de Will Smith et du démarrage assez grand spectacle du film, se cache derrière tout un univers totalement délirant, qui possède sa propre logique, et qui surtout n'est pas sans ouvrir une porte vers une vision fantasmée et féérique de notre propre monde. Au final, il y a un peu du style de Reitman père dans ce film et de son Evolution, ce côté drôle, léger mais surtout ouvert sur l'imagination et le rêve. Au final, cette fable fantastique possède tout pour nous émerveiller, aussi bien au niveau du spectacle que des idées. Au final, je trouve quand même que ce film se révèle assez brillant.

 

 

 

 

 

Mais aussi…...

 

 

 Le patient anglais

C'était le film à Oscar de cette année, il avait même valu une statuette à notre Juliette Binoche nationale. Certes, au final ce Patient anglais n'a rien de révolutionnaire et se révèle même des plus classiques. Malgré tout c'est une belle fresque à l'ancienne, avec une belle histoire d'amour sur fond d'épopée historique. Personnellement, il ne m'en faut pas nécessairement plus pour trouver mon bonheur. Ajoutons à cela un Ralph Fiennes lumineux et vous comprendrez pourquoi parfois, les grands classiques, chez moi, ça peut passer comme du petit lait…

 

 Scream

Eh oui ! c'est aussi cette année que Wes Craven nous sortait son Scream, film déjà appelé à devenir culte dès le jour de sa sortie tant celui-ci se voulait une prise de recul par rapport au phénomène du cinéma horrifique. Avec le recul, on peut être surpris du caractère culte de ce film tant au fond il reste un teen-age horror movie assez classique dans son fonctionnement. Malgré tout, on ne peut que lui reconnaître une réelle efficacité, bien meilleure que dans ses suites qui, pour l'occasion, sans être totalement ratées, n'auront rien pour raviver la flamme.

 

 Tout le monde dit I Love you

Joli petit film – un de plus – dans lequel l'ami Woody fricote avec la belle Julia Roberts. On n'aurait presque rien à rajouter tant les ressorts des films d'Allen sont connus et archi-connus. Pas de surprise ici, juste la sécurité d'un spectacle très bien mené et fortement plaisant.

 

 

 

 

 Donnie Brasco

…qu'on confond souvent avec Donnie Darko, qui n'a pourtant rien à voir. Darko voit des lapins noirs qui annoncent la fin du monde ; Brasco est un agent du FBI incarné par Johnny Depp pour infiltrer la mafia. Le canevas est assez classique, celui du flic pris dans son rôle, et qui ne sait plus vraiment où est sa place. Mais bon, c'est très bien mené, dans un style respectueux du genre, et avec qui plus est une véritable démonstration d'acteur entre Al Pacino d'un côté et sieur Johnny de l'autre. Du cinéma très plaisant pour ma part.

 

 Volte/Face

Très ancré dans les codes des années 1990, ce Killer américain mené par John Woo a peu être un peu mal vieilli avec le temps, devenant sur certains aspects assez ringards. Malgré tout, le film n'en reste pas moins efficace au niveau du rythme et surtout d'une intrigue qui décoiffe. Malheureusement ou heureusement, les deux acteurs (Cage et Travolta) en font des tonnes ce qui donne un côté totalement caricatural au film. Mais c'est aussi cela qu'aime John Woo, les histoires chevaleresques ou ce sont des figures qui s'opposent plutôt que des personnages à proprement parler. Disons que cette période qu'est la fin des années 2000 n'est pas forcément meilleure pour revoir ce Volte/Face. Sûrement la décennie prochaine, le temps aura suffisamment coulé pour que les codes des années 1990 deviennent kitsch et séduisent à nouveau…

 

http://images.allocine.fr/r_160_214/b_1_cfd7e1/medias/nmedia/18/36/24/92/19470853.jpg The Full Monty

C'était la comédie anglaise du moment. Un groupe de chômeurs, empêtrés dans la misère de leur bassin minier anglais, décident de remonter le cas en se lançant dans le striptease intégral. Sans réelle surprise mais efficace. On a ce qu'on est venu chercher…

 

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Larry Flynt

A sa sortie son affiche avait fait scandale car elle représentait Woody Harrelson, l'acteur incarnant Larry Flint, drapé d'un drapeau américain en guise de couche culotte, le tout crucifié sur un pubis féminin. Heureusement pour nous, il n'y avait que les Américains pour se choquer de cela, puisqu'en France, l'affiche était sortie telle quelle. Revenant à l'époque de la sortie du

premier magazine porno Hustler, la question de la liberté d'expression était posée. Sans être très osé, le ton sait être efficace, l'histoire aussi. Disons malgré tout que c'est la prestation magistrale de Woody Harrelson qui sait faire pencher la balance du bon côté, celui du spectacle plus que plaisant…

 

 Le cousin

Dans un style largement plus noir, c'est aussi en 1997 qu'Alain Corneau nous avait sorti son Cousin, intrigue qui se déroulait en plein cœur des milieux policiers parisiens. Polar très sombre dans lequel Alain Chabat et Patrick Timsit excellent, ce Cousin permet une très belle immersion dans ce milieu, aussi efficace qu'étourdissante.

 

 

 Looking For Richard

On connaissait le Pacino des rôles de grande gueule : flic, voyou, journaliste, entraîneur… Ce Looking for Richard nous offre un regard nouveau sur ce réalisateur qui entend monter un spectacle sur la pièce shakespearienne Richard III. Mais tout l'intérêt du film n'est pas dans le résultat final, mais bien dans la démarche. D'ailleurs ce Looking For Richard entend bien présenter et comparer les deux. On voit les multiples acteurs qui expliquent les différentes manières de faire, la façon dont on peut jouer, l'impact sur le résultat final. Bref, voilà bien une splendide en avant des coulisses du cinéma.

 

 Romeo + Juliette

Puisqu'on parlait de sir William, autant finir en sa compagnie, avec cette adaptation très libre de son Roméo et Juliette. Aux commandes, l'australien Baz Luhrmann à qui on devra plus tard Moulin Rouge, mais qui à cet instant faisait pour la première fois la démonstration de son style très particulier. Comédie musicale à l'ancienne, très emphatique, très axée sur l'effet, le côté too much de la démarche parvient à l'emporter alors qu'elle aurait pu sombrer dans un ridicule fatal. Au final, c'est un spectacle qui m'est apparu bien surprenant mais en définitive fort agréable.

 


 

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